Combien gagnent les meilleurs joueurs de pickleball aux États-Unis ?
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En quelques années, le pickleball professionnel américain est passé d’une discipline confidentielle à un véritable écosystème structuré.
Si les gains restent encore loin de ceux du tennis ou du golf, le sport connaît une ascension rapide, portée par la médiatisation, le sponsoring et la création de ligues professionnelles solides.
Le pickleball professionnel, un modèle inspiré des grandes ligues américaines
Deux organisations se partagent aujourd’hui le haut du pavé :
- la PPA (Professional Pickleball Association), centrée sur les tournois individuels et doubles,
- et la MLP (Major League Pickleball), une ligue au format collectif, avec équipes, contrats et transferts.
La PPA offre un circuit compétitif tout au long de l’année, cumulant plus de 5 millions de dollars de dotations en 2024, tandis que la MLP s’inspire des ligues majeures américaines (NBA, MLB) avec un système de draft et une gestion par équipes.
Une fusion partielle entre les deux ligues, prévue d’ici fin 2025, devrait renforcer la visibilité du pickleball, harmoniser les calendriers et consolider le modèle économique du sport aux États-Unis.
Des revenus en forte progression pour les têtes d’affiche
Le boom du pickleball a transformé la vie de ses meilleurs représentants.
Selon des estimations croisées de Forbes, Sports Business Journal et USA Pickleball, les joueurs et joueuses du top mondial toucheraient désormais entre 200 000 et 500 000 dollars par an, en cumulant primes, contrats d’équipementiers et partenariats commerciaux.
Le joueur américain Ben Johns, numéro 1 mondial, aurait approché les 500 000 dollars en 2024, notamment grâce à ses partenariats avec JOOLA, Skechers et The Dink.
Chez les femmes, Anna Leigh Waters, la jeune star du circuit PPA, aurait généré environ 400 000 dollars, entre ses victoires, ses apparitions médiatiques et ses contrats publicitaires.
Derrière cette élite, la moyenne des revenus chute fortement : la majorité des joueurs classés dans le top 50 gagne entre 40 000 et 60 000 dollars par saison, selon leurs performances et leur visibilité.
Mais la tendance est clairement à la hausse : en 2020, rares étaient ceux qui dépassaient les 10 000 dollars.
Sponsoring et marques : un moteur de professionnalisation
L’essor du pickleball professionnel repose en grande partie sur l’investissement massif des équipementiers et partenaires commerciaux.
Des marques comme JOOLA, Selkirk, Head, Franklin ou ONIX soutiennent désormais les meilleurs athlètes et financent les grands événements du calendrier.
Ce soutien dépasse le simple cadre du matériel : ces marques contribuent à la promotion du sport, à la production de contenu et à la structuration des tournois.
L’apparition du pickleball sur ESPN et Amazon Prime Video a également attiré des sponsors extra-sportifs, comme des assurances, des enseignes de distribution ou des entreprises technologiques.
Le pickleball est perçu comme un sport convivial, mixte et familial, des valeurs idéales pour les marques souhaitant s’associer à un sport en pleine expansion.
Des tournois mieux dotés et de plus en plus attractifs
Le calendrier 2025 illustre cette montée en puissance.
Les plus grands événements, tels que le PPA Tour Finals ou les US Open Pickleball Championships, affichent des dotations de 150 000 à 250 000 dollars.
Les vainqueurs en simple ou double peuvent ainsi repartir avec 25 000 à 30 000 dollars, sans compter les bonus personnels liés aux sponsors.
Même si la majorité des professionnels ne vit pas encore uniquement de leurs gains sur le circuit, la multiplication des tournois, la hausse des primes et la médiatisation croissante ouvrent de véritables perspectives de carrière.
De nombreux athlètes complètent leurs revenus par des cours particuliers, du coaching ou des partenariats locaux, en attendant la maturité économique du circuit.
Des investisseurs prestigieux et une crédibilité nouvelle
La popularité du pickleball ne se limite plus aux terrains.
De nombreux investisseurs américains ont misé sur le sport, dont plusieurs célébrités issues du monde du sport et du divertissement :
LeBron James, Tom Brady, Naomi Osaka ou encore Kevin Durant ont tous investi dans des équipes de Major League Pickleball ou dans des projets liés à la discipline.
Leur implication renforce la légitimité médiatique du pickleball et attire de nouveaux partenaires financiers.
Les ligues bénéficient désormais d’une couverture presse régulière, d’accords TV et de retransmissions en streaming, contribuant à faire du pickleball un sport spectacle à part entière.
Vers un circuit professionnel durable
L’économie du pickleball professionnel reste jeune, mais les bases sont solides.
Les revenus augmentent, les marques s’impliquent, les ligues se consolident et le nombre de spectateurs ne cesse de croître — multiplié par 10 entre 2019 et 2024, selon les données de USA Pickleball.
Si les écarts de revenus entre joueurs restent importants, la dynamique est clairement positive.
Le pickleball entre désormais dans une phase de stabilisation économique, où la professionnalisation devient une réalité et non plus une promesse.
Le rêve d’une carrière à plein temps dans le pickleball n’est plus une utopie : il devient un objectif atteignable pour les meilleurs joueurs américains.
Un sport jeune, mais déjà prometteur
Le pickleball professionnel suit la même trajectoire que le tennis dans les années 1970 : une période de structuration rapide, marquée par la création de circuits, la montée des dotations et la reconnaissance médiatique.
Il reste encore du chemin avant d’atteindre les niveaux de rémunération des grandes disciplines mondiales, mais la tendance est claire :
le pickleball s’impose comme un sport professionnel à part entière, avec son économie, ses stars et son public fidèle.